samedi 20 octobre 2012

Rencontre avec Antoine Volodine

      Anne Roche, professeur et auteur a interrogé Antoine Volodine sur son oeuvre ce samedi 20 octobre à 16h30 dans l'amphithéâtre de la Verrière.

      Tout d'abord elle a insisté sur le fait qu'il donne très peu d'éléments sur sa biographie et laisse planer le doute sur son identité et sa vie. Pour lui, l'auteur n'existe que par ses livres. En revanche, il se définit comme un écrivain du XXe siècle, marqué par son contexte, le "siècle de la terreur".

      La notion de mémoire collective a souvent été évoquée. Il est profondément touché par les tragédies de ce siècle, notament celles qui se sont déroulées durant son enfance (souvenirs de la Résistance, Guerre Froide, guerres d'Algérie, d'Indochine, ...). Cela le rend certainement plus sensible que les autres et lui permet de se replonger dans l'Histoire et d'écrire sur la mémoire commune.

"Chacun d'entre nous a une expérience [...] toutes les étrangetés des livres sont familières, c'est un rappel de la mémoire collective."

      Par ailleurs, il a donné des précisions sur le mouvement du post-exotisme. Il utilise différents pseudonymes qu'il considère comme des écrivains à part entière. Chacun a une personalité, un style, une cible et un univers qui lui est propre (Ellie Kronauer, Lutz Bassmann, Manuela Draeger).

"Tous ces écrivains ne peuvent pas être confondus avec Volodine, lui n'est que leur porte-parole."

      La conférence s'est ensuite orientée vers le livre Ecrivains. Pour le texte Demain aurait été un beau dimanche, Volodine a effectué pour la première fois des recherches sur un évènement historique précis. Il s'agit d'évoquer la mémoire de fusillés anonymes au sud de Moscou durant le régime stalinien. Cette recherche a été éprouvante pour lui, ce fut un moment d'écriture difficile, mais un geste de compassion envers ces vies massacrées.
      Grâce à un autre texte, on apprend que Volodine a "Comancer" à écrire à l'âge de cinq ans et demi sur son protège-cahier. Il crée un monde, des histoires dans lesquels il va vivre.

      On remarque que le Livre des morts tibétain est une oeuvre de référence pour les auteurs post-exotiques. Il a une grande passion pour cette religion, non par croyance mais par intérêt littéraire.

      Pour finir, il est totalement conscient de la présence de la musique dans ses livres et attache une grande importance à la musicalité dans son écriture bien que ça ne soit pas toujours évident.

      Cette rencontre a confirmé le talent d'écrivain d'Antoine Volodine et le mystère qui l'entoure.

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